Le violoncelle et l’orchestre vagabond
un atelier de création musicale proposé par Marc Lauras

A travers cet atelier d’improvisation musicale en groupe de 10 à 30 personnes, Marc Lauras, compositeur, violoncelliste et comédien propose une présentation du violoncelle, puis un concert participatif, pour lequel ll sera accompagné par les participant(e)s à l’atelier, avec des instruments de percussions du monde entier. Tous les travaux présentés ci-dessous ont été aboutis de nombreuses fois avec toutes sortes de groupes, constitué d’adultes, d’adolescents ou d’enfants n’ayant aucune pratique ni connaissances théoriques de la musique. Ce sont le jeu avec les sons et la qualité de l’écoute entre tous les participants qui fondent cette proposition ludique.

Dans la première partie :

le musicien raconte un historique rapide de l’instrument et en explique le fonctionnement, en fait entendre divers modes de jeu, à l’archet ou en pizzicati et quelques étrangetés sonores qu’il affectionne.
ll jouera deux musiques écrites, l’une de Jean-Sébastien Bach, et l’autre issue de son propre répertoire.

Dans la deuxième partie :

Le groupe est divisé en deux groupes, un composé d’auditeurs et l’autre de musiciens : l’orchestre vagabond.
Des instruments et objets sonores glanés au fil de voyages musicaux à travers le monde, petites percussions, gongs, flûtes, grelots, instruments inventés… classés en quatre groupes de sonorités, bois, métaux , peaux et vents.

Les musiciens choisissent leurs instruments et prennent un petit temps pour les découvrir et les faire sonner. Ensuite vient le temps d’une improvisation, dirigée par le violoncelle.

Le groupe de musiciens devient ensuite auditeur et les auditeurs deviennent à leur tour musiciens.

Parmi les instruments :

Grandes cymbales chinoises.
Moyennes cymbales de Shanghai.
Petites cymbales de Shanghai.
Deux Rakataks d’Afrique.
Trois Kaxixi de Cuba (prononcer cachichi).
Un bracelet à chevilles, d’ongles de Lama, de Bolivie.
Une grenouille en bois.
Deux bracelets de chevilles de grelots du Rajasthan.
Trois gongs vietnamiens.
Un gong de Bali.
Deux wood blocks vietnamiens.
Trois pianos à doigts d’Afrique, l’instrument des griots.
Trois crécelles préparées (discret hommage à John Cage).
Sept gros grelots de tonalités différentes du Rajasthan.
Quatre cors électriques (fabrication personnelle), d’une sonorité inconnue.
Cinq clochettes du Rajasthan choisies pour leurs tonalités étranges.
Cinq cloches à vaches et à chèvres, en bois, du temple d’Angkor au Cambodge.
Un bâton de pluie.
Deux bendirs.
Un Kayamb de la Réunion.
Un kikiriki d’Indonésie.
Un bracelet de graines d’Afrique.
Six cymbales tibétaines choisies pour leur mélange de tonalités.
Trois petites flûtes à coulisses, fragiles et délicates.
Etc…

Et d’autres encore : certains d’une provenance que j’ignore, mais que j’ai choisi pour leurs qualités sonores… et des objets détournés qui deviennent musicaux…. (tambour de machine à laver, gros ressorts de freins d’automobiles, etc … par exemple des hochets vietnamiens entendus dans les rues de Saigon, magnifique sonorité obtenue avec des capsules de boissons gazeuses enfilées sur un fil de fer, que j’ai fabriqué à l’identique en rentrant de voyage.

A partir de tout ces éléments, on peut imaginer d’autres trajets :

Première étape :
Découverte des instruments. Ils ne nécessitent aucune compétence préalable, et sont faciles d’accès et de manipulation. Chacun choisit plusieurs instruments, Ies écoute et les expérimente.

Deuxième étape :
Création d’un orchestre. On établit un classement par familles de sonorités (bois, métaux, peaux, vents….) pour faire sonner l’orchestre.

Premières tentatives d’improvisation dirigées par Marc Lauras, lui-même disposant de plusieurs instruments (Violoncelle d’abord, mais aussi, si besoin, concertina, cymbale frottée à l’archet, ravanahatta).

Troisième étape :
Plusieurs chefs successifs pour l’orchestre. Les participants à l’atelier ont la possibilité à leur tour de s’inventer un orchestre en choisissant les sonorités qui les intéressent, d’établir le canevas d’un projet musical et de le réaliser.

Le groupe peut enregistrer ces improvisations et faire des écoutes analytiques de leur développement et de leur construction.

Ensuite, de nombreuses pistes sont possibles, Après ces étapes initiales, une façon de faire la courte échelle à l’imagination musicale et selon ce que nous aurons inventé, nous pouvons par exemple :

Travailler à mettre un texte en musique, à aborder des repères graphiques (sortes de partitions très simples à utiliser), à tenter de faire jouer ensemble deux orchestres et deux chefs, à aborder un travail vocal, etc…

Faire un travail avec une musique acousmatique : Ecoute de parties choisies de  »Ballade tout au bord du monde‘, grand paysage sonore constitué de vingt années de prises de sons, tressé avec une écriture de musique acousmatique  »abstraite ».

Prêtez l’oreille à la musicalité permanente du monde : le rythme subtilement décalé d’un train, l’énergie d’un feu d’artifice, la couleur d’un rossignol, la délicatesse des pas sur l’escalier.

Tissées dans le grand paysage sonore du quotidien, des matières et des formes musicales abstraites, composées dans la précision d’un grain, de la transparence d’un timbre ou d’une épaisseur harmonique.

Tout au bord, l’équilibre entre le palpable et le furtif, un contrepoint entre le musicien et le preneur de sons, entre le peintre et le photographe pour l’oreille.

Ecriture d’une partition d’écoute qui permet d’identifier la construction musicale.
Puis improvisation avec des instruments choisis par les participants pour écrire un dialogue musical en direct.

Des mélanges de toutes ses pistes, avec ou sans texte, etc…