Des notes longues et brèves (en musique les plus courtes ne sont pas toujours les meilleures), qui quelquefois se répètent, mais sans systématique, mélangées entre du très doux et du très très fort, même plus, ou entre les deux, avec parfois des sons qui n’existent pas et pourtant qu’on entend distinctement. Un peu de bleu.

Du silence. Encore. A peine un presque rien qui se développe en pas tout à fait grand chose, puis surgissement de comme un orage, mais sans pluie, bien que certainement pas sec. Du mauve.

Une sorte de chanson sans parole, de la poésie sans mot mais plutôt fredonnée tout près de l’oreille. Une tache d’ocre jaune. Des frottés à l’archet de crin de cheval colophané (le crin, pas le cheval, pour éviter les hennissements), pincés et frappés aux doigts et ongles d’homme, qui ressemblent de loin à un jouet en forme de guitare, esquisse de brouillard, dans le noir et blanc d’enfance, d’avant cette musique de maintenant.

Ensuite comme un roulement de tambour mais plus mélodique. Le gris est anthracite. Un petit moment de grand orchestre, même si seulement quatre cordes en l’occurrence, alors c’est très épais. Rouge sang. Un petit peu de précision, mais pas tellement articulée, quoi que… Sans la mesure en 3/4 on dépasse les bornes. Vas-y, joue. Et bien d’autres choses encore, mais comme par le hasard qui fait bien les choses, et sans la loi des séries. Vert de l’huître. Une autre fois, ce sera tout dans l’autre sens, ou presque.